RSE : quelles sont les tendances pour 2021 ?
La transition écologique est sous toutes les lèvres. La crise sanitaire liée au COVID-19 n’a fait que renforcer la dimension RSE désormais incontournable. La prise de conscience des enjeux environnementaux et sociaux fait que les entreprises n’ont d’autres choix que de devenir responsables. L’agence Bolivie fait le point et dégage sept tendances dans ce domaine…
1ère tendance RSE : la conciliation entre les enjeux économiques et les enjeux environnementaux
Peu savent réellement ce qu’est la RSE. Selon une étude Ipsos de 2018, 49% des personnes interrogées ignorent ce qu’est la RSE, seulement 12% affirment savoir précisément de quoi il s’agit et 76% l’associent à des valeurs sociales et environnementales.
Le problème c’est qu’en matière de communication responsable, il faut être transparent pour avoir une crédibilité auprès du grand public. Or, beaucoup de marques craignent de devoir se dévoiler et préfèrent masquer la vérité.
Car une vraie question demeure : les objectifs business d’une entreprise sont-ils compatibles avec des engagements environnementaux ?
Il est vrai que les actions en matières de RSE sont bien plus souvent des actions de compensation du bilan carbone. Et pourtant, bien des exemples misent sur la transparence et le développement responsable à l’instar de Guerlain, par exemple, qui avec son programme « Bee respect » a misé sur la transparence.
La tendance est plus que jamais à la conciliation entre les enjeux économiques et les enjeux environnementaux. La performance dépend désormais également du sens que l’on donne à son activité. Les entreprises sont donc attendues au tournant par les consommateurs, fournisseurs, collaborateurs et autres parties prenantes, et vont devoir prouver qu’elles s’engagent pleinement.
2ème tendance RSE : l’anti-fragilité
Nous l’avons tous constaté. Nous attendons tous que l’économie se réinvente et les entreprises n’échappent pas à cette tendance. De nouveaux modèles doivent émerger correspondant à nos besoins. C’est l’anti-fragilité. Développé par Nassim Nicholas Taleb, l’anti-fragilité représente la tendance d’une organisation à se renforcer, pendant, avec et grâce à un phénomène de crise. C’est un peu comme si une entreprise réagissait suite à un choc en se remettant en question, en changeant ses modes de fonctionnement pour se renforcer.
Les entreprises sont donc invitées à se transformer, à se saisir des leçons et opportunités offertes par ce contexte pour se réinventer et transformer leur modèle, de leur chaîne de valeurs à leur gouvernance.
3ème tendance RSE : le climat
Inspirées par la Convention Citoyenne pour le climat, des entreprises s‘investissent dans ce sens. Business for Nature et Act4Nature International devraient avoir encore plus de visibilité cette année.
Pour ces entreprises, la priorité est donnée à la réduction des gaz à effet de serre. Et attention, le bilan d’émission de gaz à effet de serre (GES*) d’un produit ou d’une organisation ne sera plus seulement défini par le Scope 1 (les émissions directes), le Scope 2 (les émissions indirectes liées aux consommations énergétiques) mais il faudra désormais tenir compte en plus du Scope 3 (toutes les autres émissions indirectes). Il s’agit ici de regrouper toutes les émissions des gaz à effet de serre liées aux autres étapes de vie d’un produit : approvisionnement, transport, utilisation et fin de vie.
Les bilans Scope 1 et 2 sont obligatoires dans l’établissement du bilan RSE. Aujourd’hui, certaines entreprises prennent les devants en intégrant le Scope 3 car c’est résolument la seule chose à faire pour avoir un impact durable sur le climat en réduisant les émissions tout au long de la chaîne.
Le *GES sert à déterminer combien de gaz à effet de serre sont émis lors de la fabrication d’un produit, ou au cours des activités d’une organisation sur une période donnée.
4ème tendance RSE : la biodiversité
Sujet proche du climat : la biodiversité. Ce sujet n’a été jusque-là que très peu abordé. Pourtant, nous sommes tout proche d’une sixième extinction de masse. L’IPBES estime à 1 million le nombre d’espèces qui disparaissent soit 10% de la totalité des espèces existantes. Même si les précédentes extinctions concernaient 80% des espèces, il faut prendre en compte le facteur temps plutôt très inquiétant. Car cette sixième extinction s’effectue sur 200 ans contre des millions d’années auparavant.
Plusieurs événements sont à noter pour 2021 :
- la 4ème édition du One Planet Summit qui s’est déroulé en janvier dernier avec plusieurs engagements notables pour la protection de la biodiversité. Ainsi, il y aura 30% des territoires nationaux en espace protégé en France.
- En France, un référendum devrait être engagé pour inscrire la préservation de la biodiversité, de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique dans la Constitution
- À l’échelle européenne, l’Union européenne prévoit de se doter de nouveaux objectifs de restauration de la biodiversité pour 2030 suite à sa stratégie biodiversité présentée en 2020, en s’inscrivant notamment dans le cadre de la PAC (Politique Agricole Commune).
- Congrès mondial de la naturede l’UICN à Marseille en septembre
- La COP26 climatà Glasgow en novembre
- La COP15, annoncée pour ce mois-ci, devrait arrêter des objectifs forts et mettre en place le cadre mondial visant à « protéger 30% de la planète des activités humaines d’ici à 2030 ».
Enfin, de nombreux événements et dates clés sur les sujets climat et biodiversité vont ponctuer cette nouvelle année, plaçant la lutte contre le changement climatique et la quête d’un modèle plus responsable en tête des préoccupations politiques aux niveaux national et européen. De la même façon, la Loi Climat-Energie, dont le décret d’application était attendu pour février, reprend un certain nombre de propositions de la Convention citoyenne et influencera évidemment le déroulement de certaines activités des entreprises.
5ème tendance RSE : les déchets et l’antigaspillage
Il s’agit ici d’un enjeux européen, puisque depuis le 1er janvier 2021, les déchets plastiques n’ont plus le droit d’être renvoyés vers des pays plus pauvres, non-membres de l’OCDE.
Dans le même esprit, un texte prendra jour et permettra de limiter la consommation de produits à usage unique, à lutter contre l’obsolescence programmée mais également à la destruction des invendus. Une possibilité déjà offerte en France grâce à la Loi AGEC qui permet ainsi de lutter contre le gaspillage.
6ème tendance RSE : la finance durable
La stratégie finance durable de la Commission européenne sera publiée très prochainement et propulsera par la même occasion ce thème sur le devant de la scène. Objectif : financer les 750 milliards d’euros du plan de relance européen par au moins 30 % d’obligations vertes. Ce sujet est d’autant plus important que selon un rapport de l’ONU début décembre 2020, une relance « verte » pourrait réduire de 25 % les émissions anticipées d’ici 2030.
Autre sujet d’importance : la taxonomie verte. Prochainement, le premier acte délégué pour les deux objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique sera publié. De la même façon, d’ici fin 2021, la Plateforme sur la finance durable définira les critères des quatre objectifs environnementaux : eau, économie circulaire, déchets, protection des écosystèmes.
Le règlement Disclosure entrera en vigueur d’ici quelques mois. Cela impliquera la mise en place de nouvelles obligations de publication d’informations sur la durabilité des produits d’investissement pour les acteurs financiers européens. Une grande vigilance est attendue par les sur ce sujet.
7ème tendance le Supply Chain et les productions locales
La crise sanitaire et les problèmes liés au confinement ont entraîné une transformation des chaînes d’approvisionnement et de la logistique à l’échelle internationale. Les entreprises ont, en effet, dû s’adapter aux problèmes de stocks et de transports et cela en un temps record.
En 2021, la relocalisation est non seulement plébiscitée par les consommateurs mais elle apparaît aussi comme une nécessité pour assurer la pérennité des activités dans un contexte fragilisé.
Quelques chiffres clé :
- Une entreprise française sur deux a aujourd’hui l’intention de relocaliser sa production sur le long terme.
- 73% des consommateurs souhaitent consommer plus responsable dans le contexte de la crise (Baromètre de la Transition Alimentaire de Max Havelaar France réalisé avec OpinionWay).
- La relocalisation des productions est approuvée par 95% des français (étude OMNIBUS / YOUGOV 2020)
- 63% des français estiment que tous les secteurs doivent relocaliser leur production (étude OMNIBUS / YOUGOV 2020)
- Plus de 9 français sur 10 considèrent que la relocalisation des productions doit être une priorité (OMNIBUS / YOUGOV)
Par ailleurs, l’Union européenne élaborera en 2021 une proposition législative sur le devoir de vigilance des donneurs d’ordre vis-à-vis de leurs sous-traitants et cela afin de mieux encadrer la chaîne de valeurs dans un contexte sur-mondialisé.
On peut se demander si cela annonce la fin du Block Chain qui n’est pas la solution aux problèmes des Supply Chain. L’engagement des fournisseurs, l’amélioration collaborative et la gestion basée sur des incitations apparaissent désormais comme les objectifs d’amélioration des performances à long terme.
CONCLUSION
Des entreprises responsables
La crise pousse les entreprises qui se sont déjà engagées sur la voie de la durabilité et de la responsabilité à poursuivre leurs actions. Elle pousse les autres à accélérer leur transition vers un modèle pour assurer leur pérennité.
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